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Un nouveau projet pour les Équipes Saint-Vincent

LES FEMMES SANS LOGEMENT SORTANT DE MATERNITÉ

Les femmes en situation précaire occupent une place importante chez les Équipes Saint-Vincent et sont considérées parmi les priorités de leurs actions.[1] Les Équipes offrent un vrai « refuge » pour les femmes en détresse : au-delà des activités proposées, elles trouvent un accueil chaleureux, des personnes à leur écoute, prêtes non seulement à leur apprendre le français, leur offrir des vêtements, mais aussi à les accompagner dans leurs démarches pour sortir de leur isolement.

Ce « savoir-faire », signe distinctif des ESV est un bien précieux et nous devons le cultiver. Dans cette perspective, nous devons réfléchir à ce que nous pouvons encore mettre en place pour lutter contre l’exclusion, l’isolement et venir en aide aux personnes en situation précaire.

Récemment nous avons entendu parler d’une situation que nous avons du mal à imaginer tellement elle semble absurde : de plus en plus de femmes sortant de maternité sont sans logement et se retrouvent à la rue avec leur bébé. Nous avons été alertées par des médecins et par les maternités. Les maternités de l’APHP (Hôpitaux de Paris) font ce qu’elles peuvent pour garder ces femmes le plus longtemps possible, le temps de trouver une solution. La durée moyenne d’hospitalisation pour ces femmes dans les maternités parisiennes est de 14 jours (contre 2 ou 3 normalement).

La situation s’aggrave d’année en année : selon l’Agence Régionale de Santé de Paris ce phénomène touche une douzaine d’établissements en France, qui signalent au moins un cas par semaine : ce sont des femmes victimes de violence, des femmes sans papiers (on parle de « bébés-papiers » : avoir un enfant d’un père français est un pass pour obtenir un droit de séjour), des femmes qui ont dû fuir leurs pays, des femmes célibataires récusées par leur famille car enceintes hors mariage.

En 2017, en Ile-de-France, il semblerait qu’au moins 2400 femmes se soient retrouvées dans cette situation. Ce chiffre n’arrête pas de croître. L’hébergement d’urgence s’organise à Paris. L’Association Aurore a ouvert un centre d’accueil qui va être pérennisé : il a reçu 181 femmes et 188 bébés en un an… D’autres structures s’organisent, avec le soutien de l’État, qui a lancé un appel d’offres pour la création de centres d’accueil. Le centre d’hébergement de la Croix-Rouge pour mères sortant de maternité s’est rempli en moins d’une semaine. Parmi les centres existants, certains gardent ces femmes deux ou trois mois, d’autres plus longtemps. L’idée est que ces femmes y restent le temps de se reconstruire, de voir l’ouverture de leurs droits, de faire leurs démarches pour l’obtention d’aides.

Quel est dans ce contexte le défi que nous pouvons nous lancer ?

Les Équipes Saint-Vincent ne font pas d’hébergement de nuit, il s’agit d’une activité « lourde » à tous points de vue, mais elles pourraient venir en soutien « de jour » à ces centres, donc à ces femmes et leurs bébés.

Le soutien des Équipes pourrait s’articuler autour de plusieurs actions : le vestiaire, la distribution alimentaire (repas partagés, ateliers cuisine, épicerie sociale), la brocante, l’aide aux démarches... Nous souhaitons encourager les Équipes à se rapprocher de leurs mairies ou des maternités afin d’avoir les contacts des centres d’hébergement et leur offrir un accompagnement de jour pour ces femmes et leurs bébés.

Dans le cadre des nouvelles mesures pour prévenir et lutter contre la bascule dans la pauvreté, la Ministre déléguée chargée du Logement, a annoncé l’ouverture de 1500 places d’hébergement pour les femmes en pré ou post-maternité, sans solution  de logement. La Délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement (DIHAL) vient tout juste (février 2022) de publier un cahier des charges pour la création de 1500 places d’hébergement d’urgence.

Si ce projet prend forme, ce que nous espérons vivement, la Fédération est prête à le soutenir financièrement et ce, indépendamment du résultat des négociations avec la DIHAL : la Fédération pourra investir dans du matériel de puériculture, organiser des formations spécifiques, financer des travaux nécessaires pour accueillir des bébés etc.

Voilà un défi que nous aimerions bien relever cette année : venir à la rencontre de ces femmes de plus en plus nombreuses et leur apporter le soutien matériel et spirituel dont elles ont besoin. 

Nous en avons les compétences et les moyens humains, il n’y plus qu’à se lancer !

 

[1] Les femmes représentent presque 70 % des personnes bénéficiant chaque année du soutien des ESV.