Témoignages

L'essentiel, « c’est d’être totalement tourné vers le lien, dans un esprit vincentien. Nos bénévoles sont à l’écoute des accueillis, pour agir à côté d’eux, avec eux et pour eux. La relation est réciproque, elle doit s’inscrire dans la durée, il ne s’agit pas de zapper. Notre joie, c’est de voir un accueilli retrouver le sourire, la confiance, se remettre en marche. » selon Bruno de Buzonnière, médecin de formation et président d’Accueil 15.

Sortir de la rue

Voici une belle histoire vécue par les ESV Permanence Domiciliation Oberkampf.

C’est l’histoire de Christian, un de nos accueillis qui a dormi devant notre porte depuis cet été, à l’abri, dans notre jardin, devant la Permanence. Avec beaucoup de discrétion, il cachait ses sacs derrière les arbustes et nul n’aurait pu supposer que quelqu’un couchait là. Il nous aidait à sortir les poubelles, faisait le ménage de la cité voisine car les jeunes venaient cacher leur drogue dans notre jardin. Les maraudes et les policiers le connaissaient bien et venaient bavarder avec lui.

Son vécu ressemble à celui de beaucoup : il y a une dizaine d’années, il a perdu son travail de paysagiste-jardinier, sa femme a demandé le divorce et il ne pouvait plus voir sa lle de 8 ans. Il a perdu son RSA qu’il n’a pas réussi à faire rétablir, puis il a quitté son logement faute de pouvoir le payer. L’accumulation et l’escalade des soucis ont persisté.

Sa sœur l’a logé pendant deux ans, et il l’a soignée d’un cancer avec dévouement. Il a d’ailleurs recueilli le petit chien de sa sœur, ce qui est un handicap car beaucoup de lieux d’hébergement refusent les animaux. Lorsque le temps est pluvieux, son duvet est trempé chaque matin. L’arrivée de l’hiver est problématique certes, mais il faut savoir que la canicule tue autant que le froid.

Christian ayant tout essayé pour trouver un hébergement (stade préalable au logement), les démarches à la mairie n’ayant pas abouti, et comme il avait atteint l’âge de la retraite, contact a été pris avec les Petits Frères des Pauvres. Nous les avions rencontrés au Forum de la Solidarité organisé par la mairie du XIe, où nous avions nous-mêmes un stand. Notre accueilli vient d’obtenir une chambre d’hôtel payable au mois dans le 20e arr. Quel soulagement !